L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé vendredi, avec l’appui des dirigeants de nombreux pays, une initiative visant à accélérer le développement de tests, de traitements et de vaccins pour lutter contre le nouveau coronavirus et à donner un accès généralisé à ces produits.
Le président français Emmanuel Macron, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres ont notamment participé à cette visioconférence marquée par l’absence des Etats-Unis.
Le président américain Donald Trump a suspendu la semaine dernière la contribution américaine au budget de l’OMS en accusant l’agence onusienne d’avoir « failli à ses devoirs essentiels » dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus, suscitant un concert de désapprobation à l’échelle internationale.
« Le monde a besoin de ces outils (pour lutter contre l’épidémie-NDLR) et il en a besoin vite », a plaidé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en ouverture de la réunion.
« Nous sommes confrontés à une menace commune que nous ne pourrons vaincre que par une approche commune », a-t-il estimé.
Il a également plaidé pour une répartition équitable à travers le monde des futurs tests, traitements du COVID-19 (la maladie que développement certaines personnes contaminées par le nouveau coronavirus) et vaccins contre ce virus.
« L’expérience nous a appris que même lorsque les outils étaient disponibles, ils n’étaient pas accessibles équitablement pour tout le monde. Nous ne pouvons pas laisser ça arriver ».
Un message également relayé par le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, qui a estimé indispensable que l’accès à des outils de lutte contre le COVID-19 sûrs et efficaces soit équitable plutôt que de voir réserver « un vaccin ou des traitements pour un pays, une région, ou seulement la moitié du monde ».
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine, a en effet souligné que le continent africain était « extrêmement vulnérable face aux ravages de ce virus et avait besoin d’aide » pour faire face à sa progression.
L’Union européenne s’est déclarée prête à participer à cet effort, notamment via la conférence des donateurs qu’elle organise le 4 mai prochain en lien avec l’OMS pour financer la recherche contre ce nouveau coronavirus.
L’objectif de cette réunion sera de lever 7,5 milliards d’euros, a précisé la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, en soulignant qu’il ne s’agissait que d' »un premier pas ».
Quant au président français Emmanuel Macron, il a également souligné la nécessité de présenter un front international uni face à cette crise sanitaire mondiale.
« Nous allons maintenant continuer à mobiliser tous les pays du G7, du G20, pour qu’ils se mettent derrière cette initiative. J’espère qu’on arrivera à réconcilier autour de cette initiative commune et la Chine et les Etats-Unis d’Amérique », a-t-il souligné.
Malgré leur absence, les Etats-Unis ont assuré que leur détermination à « rester à la tête des initiatives internationales en matière de santé » ne faisait « aucun doute ».
« La suspension du financement américain de l’OMS ne limite ni ne redéfinit notre implication en faveur d’un engagement international fort et efficace », a déclaré un porte-parole de la délégation américaine à Genève.
Plus de 2,7 millions de personnes ont déjà été contaminées par le nouveau coronavirus à travers le monde et près de 190.000 décès sont imputés au COVID-19 depuis l’émergence du virus en Chine en fin d’année dernière, selon un décompte effectué par Reuters.
(Avec Michel Rose à Paris, version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)
Reuters